Il y a d'abord Julia. Mère de deux enfants, Lucie et Antoine, devenus des adolescents de plus en plus distants et bien peu loquaces. Le jour, elle préfère se tenir loin du tumulte du quotidien, plongée dans les vies et manuscrits des autres qu'elle tente de faire obéir aux règles et contraintes grammaticales. La nuit, elle s'inquiète, incorrigible, pour les siens. Pourtant, pour eux, « tout roule », comme dirait Lucie, l'école, les amis et même « l'après » déjà tout tracé.
Et puis, soudain, Lucie sombre dans le silence. Au creux de son ventre, se logent bien des soucis, et, pour Julia, l'impensable. Pas elle, si sage, si raisonnée, si prudente. Mère et fille embarquent dans un voyage qui les conduira jusqu'à la maison-tanière de Rose, confidente, modèle et refuge de Julia depuis l'adolescence. Trois générations de femmes se retrouvent alors sous le même toit, unies par ce lien invisible entre leurs ventres, leurs peurs, leurs révoltes et ces désirs qui ne s'évanouissent jamais tout à fait.
Avec une acuité bouleversante et une finesse singulière, Coralie Bru parvient à raconter à la fois l'anodin et l'exceptionnel et à esquisser, à travers Julia, Lucie et Rose, la véritable histoire d'une filiation féminine contemporaine.
C'était l'été 2013. Je venais de quitter C. Je voulais respirer des hommes nouveaux mais je ne voulais surtout pas d'amour. Je me suis inscrite sur des sites de rencontre. J'ai rencontré E. par un biais qui n'avait rien à voir. E. venait d'être quitté par une fille pour qui il était prêt à se couper le bras au couteau à pain. J'ai voulu être aimé par lui comme il l'aimait elle. Je me suis perdue.
Elle est rêche, nerveuse, tordue, électrique. Elle ne peut plus attendre, il faut qu'elle rencontre un garçon. D'errances en déambulations dans un village où elle n'a pas sa place, l'adolescente marche. À la recherche des autres, pour enfin être vue, car qui peut vivre sans être vu, aimé, désiré ?
« L'appel de la rue est une urgence impérative, un souffle rauque, un ordre qu'on ne peut contester. »
Qui sont ces corps abstinents ? Intriguée par ce sujet tabou et opaque, abstinente elle-même pendant cinq ans, l'écrivaine Emmanuelle Richard a recueilli l'intimité de ces sexualités non partagées.
Pour Sandrine, l'abstinence est son ordinaire car elle ne parvient pas à établir le lien dont elle aurait besoin pour se sentir bien avec l'autre ; le jeune Noâm a profité de ce temps de retrait pour redéfinir sa masculinité ; Virginie dit avoir gagné son autonomie grâce aux sextoys ; Paul est un retraité très heureux malgré la fin de toute relation sexuelle dans son couple; pour Sylvia, l'absence de sexualité est une libération.
Près de quarante personnes se confient, loin des stéréotypes et des idées approximatives, tissant peu à peu un récit polyphonique empreint de délicatesse. Par-delà la mélancolie, sans amertume ni ostentation, s'élève une parole forte sur l'absence du toucher où se laisse entendre l'universelle quête du sens. Et d'amour - comme toujours.
Ça parle de rêve et de réalité, de ce que l'on voudrait et de ce que l'on se voit devenir. Ca parle de honte et de place, de petits boulots et de cohabitation impossible, parce qu'à force d'humiliations il n'y a plus de neutralité possible. Ca parle du sentiment d'être l'Autre et de mépris qui finit par s'inverser. Alors la colère, jusque-là carburant, finit par éclore en fleur de haine carnivore, et la haine des pauvres se retourner en haine des riches.
La jeune femme qui raconte ce récit est serveuse à la Rosace, un bar du Marais à Paris. Elle a dix-huit ans, apprend la danse classique non sans un certain dilettantisme et ne sait pas encore très bien ce qu'elle va devenir. Lors d'un été chaud, où Paris se vide et où la vie ralentit, dans un interstice où l'insouciance l'emporte encore sur le reste, elle rencontre Adore, un garçon discret dont elle tombe éperdument amoureuse. Ensemble, ils sortent beaucoup, rient, boivent, dansent et apprivoisent la nuit. Ils s'aventurent aux frontières du genre et de l'identité, des attirances et du désir, fréquentent des lieux queer et des drag queens. Soudain, Adore se révèle
Une fois constaté que l'hétérosexualité figeait les individus en hommes et femmes, et qu'elle faisait souvent peser une contrainte sexiste sur ces dernières, comment passer à l'étape suivante ?
Comment vivre concrètement ce lesbianisme politique dont on parle si souvent ?
Certes, personne ne décide de son orientation sexuelle. Et certain.es n'en changeront jamais.
Mais il est possible pour certain.es d'entre nous d'ouvrir son désir et d'explorer d'autres vécus.
Si Sortir de l'hétérosexualité de Juliet Drouar explorait la théorie, Comment devenir lesbienne propose de passer à la pratique. Jesuisgouine, autrice d'un compte Instagram sur ce sujet, elle-même passée de l'hétérosexualité à l'homosexualité, propose dix étapes concrètes et faciles à franchir.
Décidément, 2022 c'est l'année de Louise Morel! Après un premier roman très remarqué "Ressource humaine", l'autrice nous offre un texte très personnel, à mi chemin entre l'essai politique et le manuel de vie pratique à destination des jeunes lesbiennes. Avec son style mordant, elle prend à bras le corps la question du lesbianisme politique dont les débats animent nombre de conversations entre féministes et en propose une définition originale et pertinente! Un livre coup de poing au sujet bien trop rare dans la littérature féministe.
Pourquoi parler encore des mecs ? Quand tout se passe comme si les humains étaient hommes par défaut et femmes par exception, il semble qu'on n'en parle déjà que trop.
À y regarder de plus près, cependant, on parle beaucoup d'hommes mais plus rarement des hommes. On parle d'individus en particulier, bien peu de la classe des hommes dans son ensemble.
On parle des Grands Hommes, moins de tous ceux qui envoient des photos de leur pénis sur Internet. On parle plus des ministres que des violeurs (sauf quand il s'agit du même type).
Alors, si nous retournons le regard féministe vers les hommes, que voyons-nous ? Soudain, on comprend comment les hommes sont construits et les histoires qu'on se raconte sur la nature masculine se révèlent mensongères. On voit que l'amour des hommes pour les femmes n'est pas un cadeau. On voit qu'en un sens les hommes préfèrent de toute façon les hommes, ce qui ne les empêche pas d'être homophobes.
Je suis une femme blanche, trans et lesbienne et mon point de vue n'est pas moins neutre qu'un autre. Je vais recourir à des statistiques, des théories, des histoires, des dessins et des punchlines pour vous faire poser un nouveau regard sur vos pères, vos frères, vos compagnons, vos ex - et peut-être sur vous-même.
La journaliste et autrice du blog la Mexpliqueuse publie chez Zones son premier essai fort On ne nait pas mec passionnant dans lequel elle décrypte la consctruction des masculinités (toxiques, souvent) en répondant à tout un tas de questions pour lesquelles on brûle d'envie de connaitre les réponses comme "Pourquoi les hommes sont-ils immatures?" ou "Les hommes déconstruits sont ils l'avenir du féminisme?". Bonus non négligeable, Daisy sera à la librairie le 1er Juin pour nous présenter son essai, on a HATE!
Ah... l'amour !
Awa a sept ans. Elle vit avec ses parents qui s'aiment d'amour (beurk...), sa soeur Maïa (qu'elle espionne souvent pour savoir si elle a un amoureux) et son chat Croûton qu'elle adore.
Elle aime aussi beaucoup ses tantes Keshia et Mounia et ses meilleurs amis Leïla, Lipata et Pepito. Awa est très observatrice : elle se rend bien compte que l'amour a beaucoup de nuances, et qu'il en fait voir de toutes les couleurs !
Et surtout surtout, elle voudrait bien savoir comment on fait les bébés !
Awa a sept ans. Elle vit à Liège avec ses parents et sa grande soeur, mais se sent à la fois belge, guinéenne, française, marseillaise, sicilienne-italienne... et gauchère. Elle adore le chocolat, les livres, et embêter sa soeur Maïa. Elle a horreur des robes, du racisme, d'être gentille avec tout le monde, et elle déteste les aubergines. Plus tard, elle veut devenir reine-capitaine-pirate de la mer.
Elle est curieuse, drôle, têtue, et a un sacré sens de la répartie.
Et elle a beaucoup de choses à vous dire...
On retrouve la petite bande-dessinée, Awa, avec beaucoup de plaisir pour un deuxième tome des aventures de la petite fille à l'école et avec sa famille. Awa est toujours aussi bavarde, curieuse et drôle. On la suit dans ses interrogations et ses questionnements de petite fille sur l'amour dans toutes ces formes.
Dans Genre Queer, Maia Kobabe offre le récit intense et cathartique de son chemin vers l'identification en tant que personne genderqueer (ou non binaire, c'est-à-dire qui déroge aux normes de genre et de sexualité) et asexuelle, et celui de son coming out auprès de sa famille et de la société. Parce qu'elle traite d'identité de genre - ce que cela signifie, comment l'appréhender -, cette histoire se révèle un guide aussi nécessaire et utile qu'il est touchant.
Coup de coeur pour Gender queer, un roman graphique dans lequel Maia Kobabe nous narre son chemin vers l’identification, en tant que personne genderqueer et asexuelle, en revenant sur ses questionnements, et sur son coming out auprès de sa famille et de la société. La sincérité de la narration nous emmène dans une quête identitaire où le dessin devient cathartique, pour un recit juste et nécessaire.
Il y a un endroit, de l'autre côté de l'océan, où les hommes partent et d'où ils reviennent après quelques semaines avec des sacs remplis d'or. Sur le Vieux Continent déchiré par les guerres, Joana a tout perdu. Elle vend alors ses dernières possessions et s'embarque pour ce Nouveau Monde plein de promesses, décidée à intégrer une expédition d'orpailleurs. Mais sur place, elle déchante vite : dans ces grands espaces froids et hostiles encore inexplorés, c'est la loi du plus fort qui règne et personne ne veut d'une femme dans son équipe. Qu'à cela ne tienne, elle ira seule. Bien vite, elle prend pourtant pour compagne de voyage une chienne qu'elle a libérée d'un maître cruel, avant d'être rejointe également par Opa et Tala, deux femmes Natives fuyant Matwei, un chercheur d'or prêt à toutes les violences pour assouvir sa cupidité.Elles s'engagent alors ensemble dans une course contre la montre : il faut rentrer avant que l'hiver n'ait recouvert de son manteau mortel ce territoire des loups tout en évitant les hommes qui haïssent les femmes.
Coup de coeur pour La louve boreale de Nuria Tamarit, qui revient après Géante avec une nouvelle bd aux dessins sublimes. Joana, qui a fuit son pays ravagé par la guerre s'embarque pour un monde nouveau plein de promesses, décidée à rejoindre une expédition de chercheurs d’or. Mais elle va etre confrontée à la haine et la cupidité des hommes. Une belle histoire métaphorique portée par un très beau trait, dans laquelle la sororité et la nature trouvent une place centrale.
Pourquoi Colette ? Un grand écrivain, c'est aussi un écrivain qui crée des mythes, qui renouvelle notre mythologie. « Créer un poncif, c'est le génie », disait Baudelaire. Colette a créé quatre mythes : Claudine; Sido, Gigi, et Colette, elle-même, grand écrivain national, monstre sacré. Admirée par Simone de Beauvoir, pionnière de la transgression et de la provocation, elle fait souffler dans ses romans ce vent de liberté qui nous manque tant aujourd'hui. Antoine Compagnon décline toutes les facettes de Colette, des plus connues ou plus secrètes. De Claudine, sa première héroïne, dont son mari, Willy, s'appropria la paternité, signant de son propre nom les textes de son épouse et récoltant le succès et l'argent à sa place. Sido, inspirée par sa propre mère, sans doute sa plus belle invention romanesque. En passant par Gigi, son double littéraire charmante, légère, heureuse en amour et en mariage - à l'opposé de sa créatrice qui fuira « l'homme, souvent méchant » et trouvera refuge auprès des femmes. De sa Bourgogne natale à la présidence de l'académie Goncourt - elle qui n'avait aucun diplôme -, Colette ne fut jamais là où on l'attendait et emmena la littérature là où personne d'autre n'avait osé aller. Plus accessible que Proust, plus moderne que Gide, Claudel ou Valéry, Colette réussit la prouesse d'être à la fois lue dans les écoles et d'avoir conçu une oeuvre toujours aussi sulfureuse. Lire Colette aujourd'hui, c'est embrasser le XXe siècle dans toute son extravagance, grâce à un style qui n'a pas pris une ride.
Il existe depuis toujours des Journaux de voyage, de rêve, de deuil, mais pas de nage. Pourtant, quoi de plus fragile et puissant, éphémère et total, sensuel et inspirant que le plaisir du bain ? En tenant le Journal de son été 2021 à Nice, Chantal Thomas innove, et poursuit l'entreprise paradoxale entamée avec Souvenirs de la marée basse, portrait de sa mère en nageuse : doter d'une mémoire ce qui, se traçant sur l'eau, se jouant dans un effet de lumière, est voué à l'effacement.
« Comme sont loin de moi par exemple les muscles de mes bras. » Cette phrase de Kafka, véritable fil conducteur, a été le déclic à partir duquel il lui a semblé essentiel, au sortir du confinement, de célébrer le chemin flottant d'un retour à soi, d'une harmonie retrouvée avec son corps et avec le monde.
Après Café Vivre et Souvenirs de la marée basse, Chantal Thomas continue son exploration intime dans ce journal de nage. Un texte réjouissant qui sent l’été et les embruns, qui passe de Kafka à Victor Hugo, de la Méditerranée à l’océan Atlantique, et vous embarque dans sa joie contagieuse.
Un être apparaît sur un banc d'église. Sans âge, ni sexe, ni même couleur clairement identifiables, l'apparition demeure aussi mutique qu'irréductible. "Banc" observe comment l'irruption de l'étranger absolu dans une communauté bien sous tous rapports et très attachée à sa propre bienveillance, peut suffire, en soi, à fracasser les apparences fragiles de la perfection. Et les meilleures intentions.
Roman-ovni pour personnage-alien, "Banc" se lit comme une sorte d'interrogatoire en miroir, un dialogue de sourds, tout en perplexité. Un constat glaçant et une tentative d'évasion face aux impasses de la générosité contemporaine, à l'absurdité des injonctions sociales, le portrait terrible d'une Amérique confite dans une religiosité bricolée sur l'échafaudage branlant de ses culpabilités.
Coup de coeur pour Banc, de Catherine Lacey , un roman à l’écriture captivante où nous suivons “Banc”, enfant sans identité, sans histoire, sans sexe, à l’apparition mystérieuse. Nommé d’aprés le banc d’église ou l’enfant à été trouvé, c’est un étranger absolu au sein de la communauté qui l’adopte. ce personnage devient, malgré lui, le miroir des gens qui vont l’entourer. Cette marginalité extraordinaire de Banc, permet à l’autrice de dessiner en creux “Le portrait terrible d’une Amérique confite dans une religiosité bricolée sur l’échafaudage branlant de ses culpabilités."
Pour Rose et Louise, l'heure est aux renoncements : la première affronte un divorce, son corps en abîme, sa colère sourde, la deuxième se débat avec le réel et un «trouble anxieux généralisé». Entre elles se trouve Jenna, sexualité revendiquée sous les regards, invariablement à l'équilibre. Jenna qu'un coup de fil va surprendre un matin : son père est à l'hôpital. C'est le coeur.
Précipitées sur la route à l'orée de l'été, direction l'Auvergne et la famille de Jenna, les trois trentenaires vont alors faire le choix de la césure, cap sur la côte basque. En espérant que l'océan leur offre du répit face à la peur de la perte, et tous les plaisirs des vacances improvisées : rencontres éphémères, caresses des embruns, peaux dorées, étreintes sous des draps aux odeurs neuves. Le temps d'une échappée, apprendre à respirer sans entraves, enfin.
«La Peau des filles» est le roman solaire d'une transformation, celle qui suit le passage à l'âge adulte et ses étonnements. C'est la découverte de ce qu'est la liberté, intime, véritable, dense ; la réconciliation dans un grand éclat de rire et quelques larmes sous la pluie - une dernière fois - avec sa chair, celle des autres, et l'espace souvent opaque qu'il y a au milieu.
Amour ultime pour Joanne Richoux! On ADORE cette sublime histoire d'amitié entre trois trentenaires en quête d'elles-mêmes, de leurs corps et d'amours. L'écriture de Joanne est toujours aussi douce, sensuelle et vive. Le livre est accompagnée d'une BO très années 2000 qu'on ne peut que vous recommander.
Quand Aya Cissoko était jeune, sa mère, Massiré Dansira, ne cessait de lui répéter : « Tu n'es pas l'enfant de rien ni de personne ! ».
Devenue mère à son tour, l'autrice entend ici rappeler à sa propre fille ses origines ; son enfant est en effet issue d'une double lignée à l'histoire violente et douloureuse, celle de guerriers bambaras du Mali qui ont affronté la colonisation, et de juifs ashkénazes déportés à Auschwitz. Comment calmer les brûlures de ces destins mêlés ? Il faut continuer à parler, dénoncer, lutter, ne pas cacher les difficultés de la condition noire, regarder en face les vexations subies par une mère vaillante dans un pays hostile. Il faut continuer à se battre et à interroger les hiérarchies sociales, montrer comment racisme et mépris de classe se mêlent dans une logique perverse. Parce qu'elle a compris que l'ascension sociale, si elle éloigne de la pauvreté, ne protège pas des préjugés, Aya Cissoko ne veut oublier ni les siens, ni d'où elle vient. Elle sait maintenant transformer en mots puissants et éruptifs, dans une ultime tentative de conciliation, une colère qui jaillit des tréfonds de son enfance.
On reste encore un peu dans la thématique des box féministes du mois de mai avec le nouveau livre d'Aya Cissoko. Il est question d'héritage et de transmission intergénérationnelle dans Au nom des tiens. Aya Cissoko s'adresse à sa fille pour lui raconter son histoire, l'histoire de ses ancêtres noir.e.s et surtout de sa grand-mère qui est morte lorsqu'elle était bébé pour ne pas oublier d'où elle vient, sa culture bambara mais aussi les batailles et la colère contre le racisme dans un pays hostile.
Sur près de soixante-dix ans et trois générations, Margaret Wilkerson Sexton relate la saga d'une famille noire et déroule l'histoire de la Nouvelle-Orléans, ville symbole de la fracture sociale et raciale américaine, dans un premier roman puissant et lumineux. Entremêlant les destins d'Evelyn, Jackie et T.C. à des moments charnières de leur existence, elle nous montre que si les temps changent, les problèmes des Afro-Américains restent les mêmes dans un pays toujours malade de ses discriminations.
La Nouvelle-Orléans, 1944. Evelyn, une fille créole de bonne famille, ambitionne de devenir infirmière. Quand elle rencontre Renard, un étudiant noir issu des quartiers défavorisés, elle est convaincue que son père, premier médecin de couleur de Louisiane, va l'adorer. Mais celui-ci lui demande de choisir entre les siens, ses privilèges, et celui qu'elle aime.
1986, dans l'Amérique de Reagan frappée par la crise économique, Jackie élève seule son bébé, T. C. Le père du petit, guéri de son addiction au crack refait un jour surface et tente de reprendre une vie normale auprès d'eux. Mais pour combien de temps ?
2010, T. C. sort de prison. Le jeune dealer s'apprête à devenir papa et entend bien se ranger. Lorsqu'on lui propose un dernier coup, la tentation est trop forte. Et les risques de se faire prendre sont infimes...
Dans ce premier roman puissant, Margaret Wilkerson Sexton retrace l'histoire d'une famille noire sur trois générations, et à travers elle, celle de la fracture sociale et raciale américaine. Un portrait poignant de femmes et d'hommes qui ne savent plus comment rêver, espérer.
On découvre en poche le premier roman de Margaret Wilkerson Sexton, Un soupçon de liberté. La saga familiale à La Nouvelle Orléans débute en 1944 et se déroule sur près de 70 ans. La jeune autrice décrit la vie d'une famille noire aux Etats-Unis au travers de personnages attachants et complexes qui vont être broyés par le racisme et le mépris de classe structurel étatsunien.
On a hâte d'être à septembre pour découvrir son deuxième roman Miss Josephine :)
La «révolution sexuelle» amorcée depuis mai 68 a mené à d'indéniables avancées sociales. A la suite d'un combat axé principalement autour des questions d'avortement et de contraception, nous sommes passé·es à la lutte visant la possibilité de jouir et de désirer.
Sauf qu'en investissant ce sujet, le capitalisme a transformé progressivement cette possibilité en injonction. En cherchant à optimiser et rationaliser le fonctionnement des corps et du désir, sommes-nous passé·es d'une libération sexuelle à une nouvelle aliénation sexuelle ?
Face à cette pression constante vécue notamment par les femmes et les minorités de genre, aimer sans désirer constituerait peut-être moins un problème à régler qu'une porte de sortie.
Désirer à tout prix, Tal Madesta |
Tal Madesta, journaliste militant trans, prend à bras le corps la question de la sexualité et se demande si le capitalisme n'a pas perverti ce domaine. Et bien, la réponse est oui. Le grand complexe patriarcal capitalisto-hétéro a encore frappé avec ses injonctions à jouir, à avoir une sexualité productive et autres. Un essai ravigorant et tellement passionnant dans lequel on prend de la hauteur pour mieux déconstruire la sexualité normative et célébrer nos autres amours comme l'amitié, tout aussi enrichissant selon l'auteur (et on est bien d'accord!).
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Pas besoin de vous la présenter, la téléréalité est aujourd'hui partout. Si les programmes et les participants sont souvent méprisés, il n'empêche qu'ils sont devenus un élément incontournable du paysage télévisuel en France et que leur influence se propage dans toutes les couches de notre société. Nous sommes très nombreux à regarder de la téléréalité et participants bénéficient de côtes de popularité digne de celles de stars hollywoodiennes.
Problème : les programmes sont empreints de sexisme, à la fois devant et derrière la caméra. Les situations sexistes et violentes envers les femmes sont légion et font l'objet de plus en plus de dénonciation de la part des acteurs du milieu.
Valérie Rey-Robert et à la fois militante féministe et spectatrice de téléréalité. C'est donc tout naturellement que lui est venue l'idée d'écrire ce livre et de mettre des mots sur ce sujet de société trop souvent mis sous le tapis car considéré comme insignifiant ou peu digne d'intérêt. Au fil des pages, elle démontre l'importance d'arrêter de détourner le regard de nos écrans qui sont tout à la fois le reflet et le modèle pour nos sociétés actuelles et qui influencent parfois plus que de raison nos comportements dans « la vraie vie ».
- Un sujet plus que d'actualité : Les Anges de la téléréalité ont été déprogrammés suite à des dénonciations de faits de sexisme et de harcèlement.
- L'expertise d'une militante féministe reconnue qui a l'habitude de regarder ces programmes.
- Ce livre est indispensable pour enfin penser une réflexion autour de la téléréalité qui est considérée comme peu digne d'intérêt alors qu'elle a une influence immense sur nos vies culturelles.
Télé-réalité : la fabrique du sexisme, Valérie Rey-Robert |
Pour son quatrième essai féministe, Valérie Rey-Robert s'attaque à la télé-réalité. Elle démontre que, de Top chef aux Marseillais, ces produits audiovisuels sont profondément sexistes. Loin de juger nos passions pour la télé-réalité, l'autrice féministe s'adresse à un grand public et nous incite à réfléchir et prendre du recul face à ce que l'on regarde à la TV afin de déjouer les pièges du sexisme et ne pas reproduire à l'infini la société patriarcale. Alors, on lit Valérie Rey-Robert et après, on peut regarder en boucle les Kardashians et Les reines du shopping en pleine conscience!
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Qui a tué le célèbre architecte ?
Les suspects ne manquent pas. L'inventeur du labyrinthe où fut enfermé le Minotaure s'était fait beaucoup d'ennemis. Seul Hermès, le plus malin des dieux, est capable de démêler cette énigme. Même s'il lui faut descendre jusqu'aux Enfers pour découvrir la vérité...
Qui a tué Dédale, le célèbre architecte ? Les suspects ne manquent pas. L'inventeur du labyrinthe où fut enfermé le Minotaure s'était fait beaucoup d'ennemis. Seul Hermès, le plus malin des dieux, est capable de démêler cette énigme. Même s'il lui faut descendre jusqu'aux Enfers pour découvrir la vérité...
Le mystère Dédale, Richard Normandon |
Premier volet d'une jolie série en devenir, "Le mystère Dédale", revisite la mythologie sous la forme d'une enquête policière. Après le meurtre de Dédale le célébre architecte du labyrinthe du Minautore Hermès, un petit dieu bien malin se lance à la recherche de son meurtrier.
A partir de 10 ans |
Elle court, elle court Gervaise. Elle a mille choses à faire. Elle fonce dare-dare à ses rendez-vous, de New York à Bamako, de Shanghai à Miami, de Paris à Delhi.
Gervaise est une poulette overbookée. Même en vacances au club des poulettes, elle est à fond les manettes. Rien ne l'arrête. Alors quand un ouragan fait tout s'envoler au camps de vacances, elle s'affole : elle risque l'ennui et la déprime. Mais sa rencontre avec trois minuscules bestioles changera sa vision du monde. Sa vie continuera, presque comme avant mais pas tout à fait. Trois petits riens peuvent changer une existence...
Après La grande course des Jean le duo Magali Le Huche et Clémence Sabagh revient ! Clémence Sabbagh a envie que le monde ralentisse et elle l'écrit à l'aide d'une poulette survoltée dont Magali s'est emparée avec enthousiasme. Quand une autrice et une illustratrice s'amusent autant, jouant avec les mots comme avec les images, c'est forcément un bonheur pour les lecteurs, grands et petits !
Poulette, petite poule rousse des contes de fées court partout telle une parfaite business woman. Elle fait le tour du monde pour honorer toutes ces réunions mais elle ne prend pas le temps d'observer le paysage, de profiter des petites choses même ces vacances doivent être rentables jusqu'à ce qu'elle soit bloquée sur une île déserte.
Elle va alors découvrir avec l'aide de nouveaux amis qu'il est possible de faire des pauses et de profiter du soleil sans renoncer à avoir à travail bien prenant tout de même, Poulette ne vit pas d'amour et d'eau fraîche!